Des enfants démunis du quartier Zogona (secteur 13 de la ville de Ouagadougou) ont bénéficié d’un repas communautaire dans la soirée du jeudi 23 novembre dernier. L’événement, qui a eu lieu devant les locaux de l’alimentation « La surface », est une trouvaille de l'AFDIÉ, en partenariat avec la Fondation Maur Akendengué, du nom de son fondateur, un Gabonais qui compte plus de trente ans de vie au Burkina Faso.
Ils sont environ 200 enfants démunis (la plupart d’entre eux dorment aux abords de l’avenue Charles de Gaulle et dans les parages) à avoir pris part à ce repas communautaire. Ces personnes vulnérables ont reçu chacune une assiette pleine de riz au gras bien assaisonné et doré de morceaux de viande. Le tout accompagné d’un bon verre d’eau.
Un repas qu’ils ne peuvent pas s’offrir en temps normal quand on sait qu’ils vivotent. Et c’est du reste l’avis de S.O., âgé de 18 ans, avec qui nous avons pris langue au cours de ce « dîner » : « Je suis très content que M. Akendengué ait pensé à nous. On ne s’imagine pas en train de se payer ou d’avoir à notre disposition un tel repas bien garni. C’est un luxe pour nous qui ne connaissons pas mal de difficultés pour nous nourrir », nous a-t-il confié d’un air très gai. Lui qui, contrairement à bon nombre d’entre eux, a eu la chance d’aller à l’école jusqu'en classe de cinquième et qui, suite à un manque crucial de moyens financiers de ses géniteurs à un moment donné, s’est vu contraint de prendre son destin en main, d’aller dans la rue… Son compagnon de rue, H.O., 17 ans, abondant dans le même sens, n’a pas non plus manqué de manifester sa joie.
Ci-dessus, le fondateur, Maur Akendengué.
Les bénéficiaires de ce repas ne se sont pas seulement gavés de nourriture. Ceux qui détenaient leur acte de naissance ont été enregistrés et se verront établir une carte d’identité burkinabé (C.I.B.) aux frais de la Fondation Maur Akendengué.
Du moins, c’est ce que l’initiateur de cette trouvaille, Maur Akendengué, la soixantaine bien sonnée et très courtois qui fait dans l’humanitaire depuis sa venue au Burkina, nous a signifié.
À la question de savoir pourquoi ses multiples actions dans le domaine concerné, ce bon samaritain a répondu : « Il faut s’entraider. Il faut penser aux pauvres, à ceux qui n’ont pas de quoi espérer ».
Pour mémoire, la Fondation Maur Akendengué a été créée en 2000 avec pour seul objectif d’aider les pauvres. Elle dispose d’un centre de distribution gratuite de comprimés de nivaquine sis à Nioko II, d’un autre pour l’hébergement de sans domicile fixe qui s’y trouve et d’une école privée mixte de couture dénommée Tantie Anna.
Par ailleurs, M. Akendengué s’est montré très entreprenant après son arrivée au pays des hommes intègres : il a créé l’association Assistance aux ressortissants de l’Afrique centrale et de l’Est (A.R.A.C.E.) en 1974. L’école primaire privée Maur Akendengué, portée sur les fonts baptismaux en 1970, mais qui n’existe plus, est une de ses trouvailles.
Elle a contribué à former gratuitement de nombreux élèves (environ 150) à l’époque, dont certains, de nos jours, sont des enseignants, des cadres. Très discret, Maur Akendengué ne ménage aucun effort pour compatir à la douleur des gens qui sont dans des situations difficiles.
Une anecdote à ce propos qui ne manque pas de piquant : en 1988, suite à un tremblement de terre survenu en Arménie et qui avait fait plusieurs victimes, ce bon samaritain avait remis de façon discrète une certaine somme à un ambassadeur de Russie de l’époque. Histoire de porter assistance aux familles endeuillées dans cet État européen.
Et comme preuve de ce geste, nous avons pu voir le reçu de versement de ladite somme que celui qu’on pourrait appeler « le plus Burkinabè des Gabonais » garde soigneusement dans ses archives. Il faut noter en outre qu’il a été décoré de la médaille du mérite du travail de la Révolution démocratique en 1986.
Anne Kaboré, collaboratrice au Burkina Faso.
« Accompagner les enfants démunis et orphelins vers un avenir meilleur »
L’association le fait via plusieurs leviers. Les premiers sont ceux relatifs aux besoins de base d’un enfant, à savoir « se nourrir », « être aimer » et « se détendre ». Nous avons pour ambition d’aider ces enfants à assouvir dans un premier temps ces besoins primaires qui constituent en notre sens des leviers de réussite.
Les autres leviers sont l'éducation, à travers le soutien scolaire et la santé, en partenariat avec des centres médicaux et des hôpitaux, pour apporter les soins nécessaires à ces enfants. Ces derniers leviers s’inscrivent dans les objectifs à moyen terme de la fondation.
En résumé, toute notre activité gravite autour de grands axes de travail :
aimer ;
nourrir ;
détendre ;
accompagner (parcours santé et parcours scolaire).
Augmenter la capacité d’accueil des enfants au niveau du point de distribution actuel ;
initier un parcours santé pour ces enfants en nouant des partenariats avec les centres médicaux et les hôpitaux où ces enfants peuvent se soigner correctement à moindre coût, voire gratuitement ;
mettre en place un soutien scolaire pour ces enfants, en dehors des heures de cours.
Installer des centres d’accueil dans tous les autres secteurs de Ouagadougou, de manière à couvrir toute la ville.
Développer un réseau de points de distribution sur tout le territoire burkinabè.
Notre principale source de financement est le mécénat et les donations. Nous devons œuvrer à augmenter le nombre de mécènes et de donateurs, mais également le volume de donation par donateur.
Ceci doit se faire dans une transparence totale et une visibilité des fonds collectés, à travers des rapports d’activité et des bilans financiers.